Tourisme

Tijani Haddad: Une stratégie et un conseil supérieur pour la relance du Tourisme

Il est communément établi et admis, en Tunisie et dans le monde entier que le secteur du Tourisme sortira de cette crise pandémique le plus meurtri de tous les secteurs de l’économie nationale et mondiale.

En Tunisie, il n’est plus à démontrer que le Tourisme est extrêmement vital pour notre économie tant il procure à notre pays – selon l’organisation mondiale du Tourisme- 12 à 13 % de notre Produit Intérieur Brut. Notre Chef du Gouvernement en est bien édifié pour avoir été Ministre du Tourisme.

La première nécessité urgente consiste donc à résoudre les problèmes conjoncturels engendrés par la crise, en premier lieu le devenir des centaines de milliers d’employés et d’ouvriers du Tourisme et de l’artisanat et le nécessaire soutien aux entreprises du secteur de la part de tous les intervenants extérieurs, gouvernement et établissements bancaires compris. Ceux-là devront comprendre, et je pense qu’ils en sont conscients, que ce soutien n’est qu’un soutien à retardement pour eux-mêmes. 

Seulement, il faut se rendre à l’évidence que l’heure maintenant est également d’anticiper une réflexion approfondie afin élaborer une stratégie pour la relance du secteur. Cette stratégie ne peut être ni une improvisation, ni une manifestation politique. Elle devra être basée sur des bases scientifiques et économiques et à laquelle participeront tous ceux qui pourront apporter un plus à cette réflexion. Cette réflexion pourrait être précédée par des consultations régionales afin d’être édifié sur les spécificités des différents problèmes des différentes régions.

Une fois cette stratégie définitivement arrêtée et adoptée, il faudra veiller à sa bonne gestion. Pour cela il faudrait faire renaître le conseil supérieur du Tourisme.   

Le Tourisme est une industrie transversale qui touche à tout et qui puise sa force de complicité de plusieurs autres secteurs. Son développement est également tributaire de plusieurs autres composantes tels que le transport aérien, l’accessibilité, l’environnement, la culture, l’artisanat, et surtout la sécurité, sans oublier bien entendu, la diversité de son produit purement touristique. Or, nombre de ces composantes ne sont pas du ressort du seul Ministre du tourisme. Elles sont, bien entendu, entre les mains d’autres Ministres qui, nature humaine oblige, sont assez souvent, extrêmement jaloux de leurs prérogatives, d’où un manque flagrant de coordination qui constitue un frein au développement du Tourisme.  Pour pallier à cette défaillance il n’ya pas mieux que de retourner à la formule du Conseil supérieur du Tourisme présidé par le Chef du Gouvernement et auquel participent tous les ministres concernés : les Ministres du Tourisme, de l’intérieur, des finances, de l’environnement, de la culture, des transports ainsi que le gouverneur de la Banque centrale et les représentants des différentes structures de la profession.

Le Conseil joue les rôles de coordinateur et de régulateur. Sa mission est d’arrêter les stratégies générales et d’en décider les différentes mesures. Plusieurs questions ne peuvent être résolues que dans le cadre d’un tel organisme : la relance, l’endettement du secteur, l’accessibilité au pays , les formalités d’obtention des visas, le transport aérien, l’open Sky, le transport maritime, la connectivité et la digitalisation , l’aménagement des sites archéologiques et plus particulièrement l’aménagement des aires de repos avec des café, des boutiques de vente de l’artisanat, et surtout des toilettes bien entretenues. La question de l’environnement naturel et humain, la sécurité touristique ne peuvent être débattue qu’au sein d’un tel Conseil.

Le Conseil Supérieur du Tourisme, sous la présidence du Chef du Gouvernement avec le ministre du Tourisme en tant de Secrétaire général, pourrait constituer une force de proposition avec le pouvoir de décision et d’exécution.

Il est donc nécessaire et urgent de faire renaître le Conseil supérieur du Tourisme sans quoi chaque Département continue à œuvrer égoïstement selon ce qu’il considère, à tort d’ailleurs, son propre intérêt.

Tijani Haddad

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