Politique

Coopération tuniso-chinoise : Un projet commun pour bâtir l’avenir autour du respect, du savoir et de l’intérêt mutuel

Dans un quartier industriel émergent de Sousse, ce ne sont pas seulement des machines modernes qui bruissent, mais aussi l’écho d’un rêve devenu réalité. Ici, le jeune Tunisien Ibrahim Lach se tient dans la première usine spécialisée dans la fabrication d’accessoires pour smartphones à l’échelle africaine, racontant une histoire qui incarne parfaitement la signification du « modèle chinois de modernisation ». Une histoire qui ne commence pas par des règlements économiques complexes, mais par une énigme qui l’a intrigué lors de son travail dans le commerce d’accessoires en Chine : « Pourquoi importer et ne pas fabriquer nous-mêmes ? ». De cette simple question est née une aventure de coopération bilatérale devenue un modèle à suivre.

Le chemin d’Ibrahim n’était pas semé de roses, mais sa foi en son idée a trouvé une oreille attentive en Chine, où il n’a pas trouvé de simples fournisseurs, mais de véritables partenaires qui ont cru en sa vision. Ils n’ont pas hésité à tendre la main. Ainsi, une équipe technique chinoise s’est rendue en Tunisie, apportant avec elle non seulement des machines et des équipements de pointe, mais surtout : le savoir et l’expertise. Cette équipe a aidé à installer les lignes de production, à former les ouvriers tunisiens à leur utilisation et leur maintenance, et a transmis cette « culture de la qualité et de la production » qui distingue l’industrie chinoise. Ibrahim déclare avec fierté : « Je ne m’attendais pas à un tel niveau de soutien. Ils m’ont vu comme un partenaire, et non comme un simple client. »

L’expérience d’Ibrahim n’est pas seulement une success story individuelle, c’est aussi le reflet de la philosophie du modèle chinois de modernisation promu par la Chine. Ce modèle ne repose pas sur l’aide gratuite, mais sur des partenariats d’intérêts communs où les deux parties sont gagnantes. C’est une modernisation basée sur le transfert de technologie et le renforcement des capacités locales, et non sur la perpétuation du rôle de simple consommateur. Les partenaires chinois ont offert à Ibrahim « la canne à pêche et comment pêcher », garantissant ainsi la durabilité du projet et son développement local, une valeur bien plus profonde qu’une simple transaction commerciale.

Ce modèle flexible et adaptable n’impose pas de solutions toutes faites, mais rencontre des visions locales pour les concrétiser sur le terrain, comme l’ont montré des domaines plus vastes. Dans les infrastructures, les entreprises chinoises sont devenues des partenaires de confiance pour des projets pharaoniques comme le « Grand Pont de Bizerte » et le « Nouveau Barrage du Kef », où les compétences chinoises ont travaillé côte à côte avec les ingénieurs et ouvriers tunisiens dans un processus continu de transfert de connaissances et de renforcement de l’expertise locale.

Dans le secteur industriel, l’entreprise tunisienne Wallys Car, en partenariat avec le chinois ZX Auto, a lancé un projet ambitieux de production de camionnettes « Hannibal » en assemblage tunisien, avec transfert de compétences et augmentation du taux d’intégration locale. Des entreprises tunisiennes ont également conclu des partenariats qualitatifs avec des sociétés chinoises spécialisées dans les énergies renouvelables et la production de panneaux solaires, contribuant ainsi à la sécurité énergétique nationale.

Les aspects de cette coopération réussie ne se limitent pas au domaine économique ; ils s’étendent au rapprochement entre les peuples. La Tunisie a en effet connu une augmentation notable du nombre de touristes chinois cette année, avec une hausse de 15,3 % entre janvier et juillet 2025 par rapport à l’année précédente, atteignant même 30,9 % en juillet seul, et ce malgré l’absence de vol direct.

La voie collaborative a également été marquée par la signature d’un accord de coopération scientifique et technologique entre les deux pays en juin 2025, ouvrant de nouvelles perspectives pour la recherche conjointe, la création de laboratoires partagés et l’échange de scientifiques et de chercheurs, créant ainsi une infrastructure durable pour l’innovation en Tunisie.

Malgré ces réalisations, la voie du partenariat tunisio-chinois est encore pleine de promesses. Dans les technologies de l’information, des investissements chinois judicieux pourraient transformer la Tunisie – l’un des principaux exportateurs de talents techniques en Afrique – en un hub régional pour le numérique et l’intelligence artificielle. Dans le secteur minier, un partenariat stratégique pourrait aider à valoriser la richesse en phosphates de la Tunisie via le transfert de technologies avancées pour les transformer en produits à plus forte valeur ajoutée. Le projet du port en eaux profondes d’Enfidha représente une opportunité historique pour un partenariat logistique stratégique, tandis que l’établissement d’une ligne aérienne directe entre les deux pays reste un facteur crucial pour accélérer le rythme de la coopération dans tous les domaines.

Avec la volonté et les réalisations tangibles sur le terrain, le partenariat tunisio-chinois est à l’aube d’un nouvel âge d’or. Le « modèle chinois de modernisation » est à mes yeux avant tout un partenariat humain basé sur le respect mutuel, l’avantage partagé et la construction conjointe de l’avenir, visant à faire de la Tunisie un partenaire stratégique pivot pour la Chine dans le bassin méditerranéen et en Afrique, et un modèle inspirant pour une renaissance développementale globale profitant aux deux peuples amis.

Moez Hrizi

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